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  • Photo du rédacteurDanielle. G. Pétrus

Dieu et nous seuls pouvons de Michel Folco

Un auteur découvert il y a peu, Michel Folco, ancien photographe de presse reconverti dans la littérature, ayant écrit cinq romans inscrits dans l’Aveyron.

Son premier, offert par mon fils à Noël dernier, déroule la saga de la famille Pibrac, exécuteurs de Hautes et Basses Œuvres, de père en fils,du 17e siècle au 20e.

Un bébé au nez arraché est découvert sous le porche d’une abbaye de l’Aveyron. L’enfant est confié par les moines à un couple de paysans qui va le nommer Justinien Trouvé, parce qu’il a été trouvé. Plus tard, il se choisira un autre patronyme : Pibrac. Justinien bénéficie d’une bonne éducation ainsi que d’un nez de bois qui lui permet d’affronter le monde. Bien que doué d’intelligence et débrouillard, il se laisser entraîner, pour son malheur, sur les routes et dans une sordide affaire qui lui vaudra le cachot. Un juge le voue aux galères.

La chance se présente à lui sous la forme d’une proposition insolite. On lui promet la liberté s’il accepte la charge de bourreau, la seigneurie de Bellerocaille n’en disposant pas. Pour sauver sa peau, il exécute donc son premier homme, condamné au supplice de la roue. Aujourd’hui, on dirait qu’il apprend sur le tas et le détail de la scène est assez grand-guignolesque. Besogneux et ingénieux, Justinien s’applique toujours à accomplir sa tâche à la perfection. Ainsi naît la dynastie des Pibrac, bourreaux pour lesquels exécuteur est un gagne-pain comme un autre, qui apporte des avantages dont ils sauront profiter. Des avantages, mais aussi l'envie, la jalousie et le rejet. Certaines scènes font frissonner, mais l'auteur met à distance avec humour et évite l'écueil du gore.

Pour écrire ce roman, Folco a réuni une documentation impressionnante sur la région et sur le métier de bourreau. Personnages historiques ou fictifs s’y croisent — les faits s’appuient sur des événements ayant eu lieu telles les affaires de chauffeurs, ces bandits de grand chemin qui brûlaient les pieds de leurs victimes pour qu’ils avouent la cachette de leur magot — on entre ainsi facilement dans l’histoire pour ne plus la lâcher.

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