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Photo du rédacteurDanielle. G. Pétrus

Véronique Olmi : le Gosse


Sensibilisée à l’histoire des colonies pénitentiaires pour mineurs en découvrant qu’il y en avait eu une pas très loin de chez moi, et qu’il s’y passait les mêmes horreurs que dans toutes les autres. J’ai écouté, il y a quelque temps, l’autrice Véronique Olmi en parler avec beaucoup de délicatesse et d’émotion dans l’émission la Grande Librairie.

Acheté aussitôt le roman.

Une enfance effroyable. Le petit Joseph, né d’une mère célibataire, se retrouve à la mort de celle-ci, pupille de la Nation. Nous sommes dans les années suivant la Première Guerre Mondiale. Les Années Folles pour ceux qui avaient les moyens. Les privations pour les autres.

Joseph, huit ans, petit Parisien maigrichon, est placé dans une famille de paysans près d’Abbeville. Le choc culturel est violent. Il découvre la rudesse des parents mercenaires, le dur travail de la ferme, le mépris pour les enfants de l’Assistance et aussi l’inflexibilité de l’Institution qui faisant peser sur les épaules des orphelins les supposées fautes de leurs géniteurs les traitent comme de petits criminels. C’est pourtant là qu’il rencontre la musique, celui qu’il appelle Pépère lui apprenant à souffler dans son cornet à pistons.

Il fugue pour rejoindre Paris à pied, mais il est vite rattrapé par les gendarmes. Le vagabondage étant considéré comme un délit, il est enfermé dans la prison pour enfants de la Petite Roquette. C’est une plongée dans l’horreur pour ces enfants livrés à des adultes sadiques et sûrs de leur bon droit. Il est envoyé ensuite à la colonie pénitentiaire agricole de Mettray. Esclavage, torture, sous-alimentation, violences diverses…

Joseph nous impressionne par son courage et sa force vitale. On ressent de la colère envers ceux qui l’ont délaissé, mais aussi envers les institutions pour lesquelles pauvreté était vice.

La plume de Véronique Olmi est pleine de délicatesse. Dans ce roman est parfaitement documenté, elle donne l’impression de se tenir volontairement à distance pour ne pas tomber dans le pathos, elle se met aussi à hauteur de l’enfant sidéré par l’injustice qu’il subit. C’est souvent insoutenable, j’ai pleuré dès les premières pages et parfois j’ai dû poser le livre.

Je vous invite à lire ce roman sans concession qui témoigne des abus commis dans les maisons de correction et les bagnes pour enfants.

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