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Photo du rédacteurDanielle. G. Pétrus

Le Lambeau de Philippe Lançon

On entre en ce livre comme en sidération, sidération de l’attentat auquel on assiste dans le même état second que l’auteur, sidération devant les souffrances des actes chirurgicaux qu’il doit subir pour retrouver son visage, comme une gueule cassée de 14/18, car les blessures qu’il a reçues constituent bien des blessures de guerre.

Le livre est un long cheminement. Le lecteur accompagne la victime depuis la salle de rédaction de Charlie-Hebdo jusqu’aux couloirs de la Pitié-Salpêtrière, puis des Invalides. Comment peut-il survivre à ça ? Ses béquilles sont le réseau familial et amical qui ne le lâche pas, la confiance absolue qu’il accorde aux chirurgiens et au personnel qui l’ont en charge, et puis son immense culture (merveilleuses réflexions sur Proust) qui lui apporte le secours qu’une religion aurait offert à d’autres. C’est le récit puissant d’une reconstruction ; depuis le premier claquement des balles, il est dans la survie. Il accepte l’aide, il refuse l’apitoiement.

Le Lambeau nourrit notre réflexion et en cela, il constitue un grand livre

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